L’Ourthe est issue de la confluence de l’Ourthe Occidentale et de l’Ourthe Orientale, au lieu dit «les deux Oûtes», à Engreux, hameau de Mabompré (Commune de Houffalize).
Avant de s’unir à l’Ourthe Orientale, l'Ourthe occidentale termine son parcours de 56 kilomètres à travers les forêts escarpées de sa profonde vallée. De 515 mètres d’altitude aux sources, elle creuse son lit pour arriver à la confluence aux environs de 275 mètres.
L’Ourthe Orientale prend ses sources dans les villages de Ourthe, de Deiffelt et de Wattermal, (Commune de Gouvy). Après quelques 44,50 km de parcours à travers prés et forêts, fortement encaissée et peu profonde, elle descend progressivement de ses 500 mètres pour rejoindre sa sœur, l’Ourthe Occidentale.
Les débits moyens s’établissent à 7,2 m³/sec pour l’Ourthe Occidentale et à 5,7 m³/sec pour l’Ourthe Orientale.
Les eaux de ces deux Ourthe se gorgent de nombreux affluents tout au long de leur parcours puis s’engouffrent dans le lac de retenue de Nisramont situé sur les communes de La Roche-en-Ardenne et de Houffalize.
Il est de coutume de distinguer deux parties dans le cours commun de l’Ourthe. On appelle Haute-Ourthe ou Ourthe Supérieure (53 km), la partie située, en Province du Luxembourg, entre Engreux et Deulin et Basse-Ourthe ou parfois Ourthe Moyenne ( 82 km), le tronçon en aval de Deulin jusqu’à la Meuse.
La Basse Ourthe arrose Noiseux, en Province de Namur, elle entre en Province du Luxembourg pour baigner Durbuy, Barvaux et Bomal, puis sillonne la Province de Liège par Sy, Hamoir, Comblain-au-Pont, Chanxhe, Poulseur, Esneux, Tilff et Chênée avant de se fondre dans la Meuse à Liège à 63 mètres d’altitude.
L’Ourthe a une longueur totale de 235,50 km (Ourthe Occidentale : 56 km, Ourthe Orientale: 44,5 km, Ourthe sensu stricto, de Engreux à Liège: 135 km). Elle affiche une pente moyenne de 2,5% dans son cours supérieur, c’est-à-dire qu’elle perd environ 2,5 mètres d’altitude par kilomètre, et de 1,50% dans son cours inférieur.
D’amont en aval, l’Ourthe traverse quatre grandes régions géographiques à la géologie et aux reliefs contrastés. Après une longue et vive traversée de l’Ardenne, elle passe, à Hotton, au calcaire de la Calestienne, puis s’étale tout en douceur dans la dépression schisteuse de la Famenne, regagne ensuite la roche calcaire dans les alentours de Durbuy pour finalement pénétrer dans le Condroz à Hamoir avant d’atteindre la Meuse à Liège.
Les principaux affluents de l’Ourthe sont l’Aisne (confluent à Bomal), la Lembrée (confluent à Logne), le Néblon (confluent à Hamoir), l’Amblève (confluent à Rivage) et la Vesdre (confluent à Chênée). L’Ourthe et ses affluents drainent un bassin de 1884 km².
L’Ourthe enchante, non seulement les promeneurs, les naturalistes et les touristes, par la diversité des paysages qu’elle a façonnés le long de son voyage, mais également les pêcheurs, par la fantaisie de son parcours. Tantôt vives et bien oxygénées, tantôt profondes et calmes, capricieuses ou doucereuses, ses eaux offrent l’hospitalité à de nombreuses espèces de poissons et plaisir et quiétude aux chevaliers de la gaule.
L’Ourthe orientale est peuplée de truites, tandis que l’Ourthe occidentale fait le bonheur non seulement des truites mais également des ombres. Dans leur cours inférieur les chevaines s’y rencontrent aussi.
Dans la Haute Ourthe, la faune piscicole est mixte et on y pêche principalement des salmonidés (truites et ombres) et des cyprins d’eaux vives (chevaines, barbeaux, hotus, vandoises, … ). La Basse Ourthe appartient à la zone à Barbeau. La faune est mixte, à dominance cyprinicole (ablettes, barbeaux, chevaines, gardons, goujons, hotus, vairons, … ). Brochets, perches et anguilles s’y cachent également. Les cyprins d’eaux vives sont abondants ; les salmonidés sont localisés dans les tronçons les plus rapides.
Sur l’Ourthe orientale et l’Ourthe occidentale, le droit de pêche est exclusivement réservé aux sociétés de pêche ou aux propriétaires riverains; la Région wallonne est titulaire du droit de pêche sur l’Ourthe proprement dite, de sa confluence à Engreux, jusqu’à son embouchure sur la Meuse.
Le permis de la Région wallonne est suffisant pour pêcher sur les secteurs où cette instance est titulaire du droit de pêche, mais il relève du savoir-vivre et du civisme de souscrire une carte de membre à la société de pêche locale, laquelle se dévoue à la gestion de son parcours ainsi qu’à son empoissonnement.
Pour pêcher sur les parcours dont le droit de pêche appartient à une société de pêche, outre le permis de la Région wallonne, il est obligatoire d’être porteur de la carte de membre de ladite société.
Il serait frustrant pour les amis de l’Ourthe, qu’il ne soit pas fait mention du Canal de l’Ourthe. Celui-ci connut ses heures de gloire sous le règne de Guillaume d’Orange, roi des Pays-Bas (Hollande, Belgique, Luxembourg).
C’est, en effet, sous l’impulsion de ce monarque, qu’un vaste chantier fut entrepris, en 1827, pour relier la Meuse au Rhin par la vallée de la Moselle. Le souverain hollandais, aspirait à sortir le Luxembourg de son isolement et du même coup favoriser le développement économique de ses provinces par un réseau de communications fluviales ouvert sur toute l’Europe.
Mais après de nombreuses interruptions, suite à la révolution de 1830, à des difficultés, tantôt financières, tantôt techniques, le projet des 263 kilomètres de canal avorta en 1832. La plupart des canaux à ciel ouvert ont été réalisés, quant au tunnel de Bernistap (Houffalize), qui, au bout de 2500 m, devait réunir l’Ourthe à la Woltz (direction Moselle), il fut abandonné après 1.130m de creusement dans le massif rocheux.
Vers 1846, un projet de construction du Canal de l’Ourthe fut mis en œuvre. Ce projet était tout à fait différent de celui conçu dans le cadre de la « canalisation de l’Ourthe », qui ambitionnait la jonction de la Meuse à la Moselle par l’Ourthe et la Sûre. Il s’agissait, ici, d’un ouvrage parallèle à la rivière, construit de Comblain-au-Pont à Chênée. Les travaux débutèrent en 1847 et s’achevèrent en 1857. De nombreuses marchandises furent transportées par ce Canal, qui contribua, de la sorte, à l’essor commercial des villages de la vallée de l’Ourthe et au bien-être de ses habitants.
La partie de l’Ourthe en amont de Comblain-au-Pont ne fut jamais canalisée.
Le Canal abrite en ses eaux, brochets, perches, tanches, gardons, ablettes, brèmes et carpes. Ses berges ont accueilli jadis de nombreux pêcheurs. Hélas, aujourd’hui, il réclame un sérieux curage pour rendre du plaisir aux promeneurs comme aux pêcheurs.
Le Contrat de Rivière Ourthe (CRO), la Fédération des Pêcheurs de l’Ourthe (FPO), la Maison Wallonne de la Pêche (MPW) ainsi que la Société Piscicole et Halieutique de l’Ourthe (SPHO) s’activent, depuis quelques années déjà, à trouver une solution pour le sortir de son triste état et lui rendre son éclat d’antan. Ils soutiennent, ensemble, un projet de réhabilitation globale (aspect physique, sanitaire, historique et piscicole) de cet infortuné Canal et sont constamment à l’affût d’une oreille attentive à leur cause.
Sources:
- Atlas de l’Ourthe 2005 ainsi que de nombreuses publications éditées par la cellule de Coordination du Contrat de Rivière Ourthe.
- Diverses informations sur Internet.
- Description de l’Ourthe et Commentaire sur sa faune piscicole, de Marcel HUET (1911-1976), Directeur de la Station de Recherche des eaux et Forêts et Professeur extraordinaire à l’Université de Louvain.
- Diverses brochures portant sur le thème « L’Ourthe, une nature riche et diversifiée » réalisées par Myriam et Léo De Bœuf et publiées par le Contrat de Rivière Ourthe.
- «Le Canal de l’Ourthe et sa mise en valeur entre Chanxhe et Poulseur» 1996, Nathalie VERBRUGGHE, architecte.